Entre les départs de ses cadres et l’indiscipline, la défense du …

Il ne fallait pas être un oracle pour le voir venir. Tandis que les fondations à la base de la solidité sang et or ces dernières années – l’immuable quatuor Samba-Gradit-Danso-Medina et la comète Khusanov – ont été détruites en janvier (départs de Samba à Rennes, de Danso à Tottenham et de Khusanov à Mancheter City), la défense du RC Lens est devenue un vaste chantier.
Elle était encore la deuxième meilleure de l’élite au soir de la 16e journée (15 buts encaissés), mais s’est effondrée depuis, avec onze réalisations concédées sur les quatre dernières rencontres pour autant de défaites, pire série du club depuis avril-mai 2015 (5, Lens avait fini dernier de Ligue 1).
Au club, toute allusion à une fin de saison catastrophe est considérée comme malvenue, alors que le matelas sur le barragiste demeure important (13 points d’avance sur Le Havre). Mais le K.-O. brutal samedi dernier face aux Normands à Bollaert (3-4), après avoir mené 2-0 puis 3-2, a été le climax du chaos défensif, avec des erreurs individuelles préjudiciables.
Medina encore suspendu
Après avoir tâtonné sur les systèmes, Will Still était pourtant revenu à du classique avec un axe à trois, avec son nouveau trio type Gradit-Sarr-Medina devant Mathew Ryan. Mais Malang Sarr, malgré sa bonne volonté, a du mal à tenir la comparaison avec Kevin Danso, tandis que le gardien australien, qui restait sur six mois sans jouer à l’AS Rome, n’est définitivement pas Brice Samba.
« Il a été frustré parce que quatre buts sur quatre frappes, ce n’est pas idéal. Mais c’est toujours pareil : à Nantes (1-3, le 23 février), il fait un match correct et on dit que c’est un super transfert, et quand c’est plus compliqué, il faudrait tout remettre en question. Ce n’est pas ce qu’on va faire », l’a défendu Still, assez tendu par un entraînement inabouti jeudi. Bien que gêné par un genou, Ryan gardera bien le but lensois au Vélodrome.
Dans cette défense renouvelée, Facundo Medina aurait dû prendre le leadership, mais l’international argentin (25 ans, 4 sléections) n’est pas dans une grande période. Il apparaît plus friable sans Danso ou Abdukodir Khusanov pour couvrir ses arrières, et sera encore suspendu ce samedi soir, son deuxième match manqué pour indiscipline en un mois (quatre au total cette saison). Still va donc devoir bricoler une nouvelle fois, avec trois autres suspendus en prime (Thomasson, Fulgini et Nzola).
« Le retour du 3-4-3 nous a permis de retrouver nos fondamentaux, nos principes de jeu »
Florian Sotoca, attaquant de Lens
Cette instabilité permanente nuit énormément à l’équilibre défensif. « Même si on a encaissé quatre buts, le retour du 3-4-3 (face au Havre) nous a permis de retrouver nos fondamentaux, nos principes de jeu, nos systèmes de pressing qui ont été mieux organisés », soulignait Florian Sotoca jeudi. Mais sera-t-il possible de le conserver ce samedi soir sans Medina ? « Les meilleurs joueront », a dribblé deux fois Still, énigmatique sur le système.
S’il veut conserver un axe à trois au Vélodrome, cela impliquera de lancer un jeune : Juma Bah (18 ans), Kyllian Antonio (17 ans), Nidal Celik (18 ans), voire Tom Pouilly (21 ans), en décalant Ruben Aguilar axe droit. Peu probable.
« C’est à nous de retrouver la solidité qu’on avait en début de saison et les années précédentes. C’est avant tout collectif et non individuel. Comment mieux presser, comment éviter les transitions, etc… », positivait Sotoca, enfin buteur la semaine dernière. Toujours balbutiant dans la surface adverse avec le pire différentiel (9,7) entre ses buts marqués (29) et ses buts attendus (38.7) du top 5 européen, Lens doit désormais réapprendre à fermer la sienne.
7
Lens est l’équipe qui a récolté le plus de cartons rouges en Ligue 1 cette saison (7). Suivent Marseille et Montpellier avec 6 expulsions chacune.