la transformation de Caen par Der Zakarian

Au Stade Malherbe de Caen, que les résultats soient catastrophiques ou qu’une éclaircie pointe, on préfère ne pas trop s’épancher. Peut-être parce que l’on veut rester prudent malgré les signaux très positifs depuis l’arrivée de Michel Der Zakarian, le 18 février.
L’entraîneur normand est venu au chevet d’une équipe en perdition (dernière du classement) et vient d’enchaîner deux matches sans défaite, dont une victoire importante à Clermont (1-0, vendredi dernier). Si Caen est toujours lanterne rouge, la lumière est enfin revenue au SMC.Petit décryptage de l’effet « Der Zak ».
Plus d’intensité
Avec Michel Der Zakarian (62 ans) à la baguette, et cette étiquette d’entraîneur intransigeant, les joueurs caennais avaient une petite idée de ce qui les attendait. En premier lieu dans la semaine avec des séances de travail sans beaucoup de temps mort. « Certains vont transpirer », annonçait Xavier Gravelaine qui a croisé le technicien à Nantes.
Depuis dix jours, l’opération maintien passe effectivement par des entraînements très énergivores. « Il y a beaucoup plus d’intensité dans les séances la semaine. Mais c’est pour en mettre encore plus en match le week-end. Il n’y a plus trop à réfléchir de toute façon », lançait Romain Thomas après le nul face à Pau (2-2, le 22 février). S’il délègue beaucoup à son adjoint David Bechkoura. Der Zakarian ne rate rien : « Il nous laisse travailler, il observe beaucoup et il voit tout », révélait jeudi Mickaël Le Bihan.
Simplicité et pragmatisme
Der Zakarian est allé à l’essentiel. Par manque de temps en arrivant si près de la fin de saison, mais aussi par conviction et pragmatisme. « Il faudra être solide et réaliste dans les deux surfaces », avait-il annoncé lors de son arrivée en Normandie.
Un changement radical après l’expérience du Portugais Bruno Baltazar. Très attaché voire obsessionnel sur l’aspect tactique. « Il nous a proposé un canevas simple à aborder, en disant que le maintien passerait par ne pas prendre de buts. IL a remis des bases avec un discours plus prudent basé sur l’engagement », confirmait Thomas qui avait retrouvé une place de titulaire face à Pau.
Un gage d’expérience cher à Der Zakarian, comme le retour aussi de Le Bihan dans un rôle derrière l’attaquant : « Le coach veut que je sois le plus proche de l’avant-centre. Moi, j’aime bien décrocher pour toucher le ballon, mais lui ne veut pas. Il insiste pour que je sois le plus haut possible. »
La mentalité a changé
Face à Pau ou à Clermont, Nicolas Seube n’a pas dû reconnaître ses joueurs tant ils sont apparus plus impliqués. Ce fut aussi le cas pour l’ancien coach normand Patrice Garande. « Ce qu’on a vu sur les deux derniers matches, cela faisait très. Très longtemps qu’on ne l’avait pas vu. Dans l’intensité, les duels et l’agressivité, c’est le jour et la nuit », disait-il cette semaine à Ouest-France.
Il semble bien que Der Zakarian, qui voulait « laver les têtes. En secouer certains et en câliner d’autres », a rapidement posé les bases du contrat avec son effectif. « Il fallait qu’on devienne des soldats, et il nous apporte cela, enchaînait Le Bihan, Il crie beaucoup en match pour nous pousser à donner le maximum. Il diffuse sa faim de gagner », a-t-il poursuivi. Suffisant pour se maintenir ?